Stardust Memories de Woody Allen (1980)

L'erreur la plus fréquente que l'on peut faire à propos de Woody Allen est celle de confondre son personnage et lui-même. Habitué aux rôles de névrosés, la plupart des gens l'imaginent dans la vie réelle tel qu'il apparaît dans ses films. Seulement, comme tout les acteurs il joue un rôle. Mais cette tendance à mêler les deux est la principale raison de l'échec commercial cuisant de Stardust Memories. En effet l'histoire est celle d'un réalisateur dépressif invité à une grande rétrospective de son travail qui ne l'enchante guère. Le portrait des fans et des critiques brossé dans le film n'est absolument pas reluisant, ce qui a conduit la plupart des spectateurs à croire qu'il s'agissait d'une attaque directe de Woody Allen envers eux.



Pourtant avec le temps, force est de constater qu'effectivement, malgré les ressemblances notoire entre Woody Allen et son personnage, il ne s'agit là que d'une fiction, que l'on peut à présent apprécier à sa juste valeur. Sandy Bates, le réalisateur du scénario, est en effet la plupart du temps un personnage plutôt hautain, imbu de lui même, et qui ne supporte plus les fans qui s'agglutinent autour de lui. Il retrouve même un soir une jeune femme dans son lit qui est là pour coucher avec lui tandis que son fiancé l'attend dans un caravane dehors, honoré car il est aussi un grand fan. Perturbé par sa dépression, sentant toute l'horreur de l'humanité peser sur ses épaules, empêtré dans ses souvenirs mêlés à ses histoires d'amour actuelles, Sandy Bates peine à différencier rêve et réalité et semble errer dans un tunnel sans fond à la recherche de réponses.

L'esthétique du film est particulièrement belle et soignée. La confusion du personnage est magnifiquement rendu dans des séquences touchantes de sincérité et la portée du film semble plus étendue que dans ses précédents. Loin d'être autobiographique, il reste l'un de mes Woody Allen préféré.

Note Finale : 4/4